Sommaire
- 1 L’essentiel à retenir sur la RE2020 pour le tertiaire
- 2 Éligibilité & obligations pour le bâtiment tertiaire existant
- 3 Coûts & variables pour la mise en conformité RE2020 tertiaire
- 4 Aides CEE & cumulabilité avec les autres dispositifs
- 5 Simulateur RE2020 tertiaire (existant) — estimation 2026
- 6 Étapes du projet pour mettre un bâtiment tertiaire en conformité RE2020
- 7 Erreurs fréquentes & bonnes pratiques pour la conformité RE2020
- 8 Cas d’usage & mini-étude de cas : bâtiment tertiaire existant
- 8.1 Quels bâtiments tertiaires sont concernés par la RE2020 en 2026 ?
- 8.2 Quelles sont les échéances de réduction à respecter ?
- 8.3 Comment déclarer les consommations ?
- 8.4 Les CEE peuvent-ils financer les travaux exigés par la RE2020 ?
- 8.5 Faut-il réaliser une ACV pour chaque projet tertiaire ?
- 8.6 Que faire en cas de contraintes techniques importantes ?
- 8.7 Par où commencer pour se mettre en conformité ?
La RE2020 impose une nouvelle donne pour les bâtiments tertiaires existants à l’horizon 2026. Entre extension progressive des exigences et intégration d’indicateurs carbone, les gestionnaires doivent anticiper la conformité tout en préservant la continuité d’exploitation. Cet article présente les enjeux réglementaires, les obligations de reporting, les leviers techniques et financiers, ainsi que des pistes d’action concrètes pour réduire la consommation et l’empreinte carbone des bâtiments tertiaires. Il s’appuie sur les dernières évolutions réglementaires — notamment le décret paru fin 2024 — et sur les outils officiels de suivi comme OPERAT. Les exemples et tableaux fournis visent à rendre opérationnel chaque étape, du diagnostic à la mise en œuvre.
En bref
- RE2020 étend ses exigences au tertiaire : performance énergétique, empreinte carbone et confort d’été.
- Le décret tertiaire impose des objectifs de réduction (-40% en 2030, -50% en 2040, -60% en 2050) pour les bâtiments >1 000 m².
- Obligation de déclaration annuelle sur OPERAT et possibilité de demandes d’adaptation.
- Les aides CEE peuvent financer une part significative des travaux, cumul possibles sous conditions.
- Plan d’action : diagnostic + priorisation des travaux, modernisation des équipements, pilotage via GTB.
L’essentiel à retenir sur la RE2020 pour le tertiaire
La RE2020 transforme l’approche réglementaire : la performance énergétique n’est plus seule, la réglementation prend en compte l’empreinte carbone sur l’ensemble du cycle de vie. Pour le secteur tertiaire existant, l’extension de la RE2020 à partir de 2026 signifie que les ambitions de sobriété et de décarbonation deviennent des critères mesurables et déclarés.
Plusieurs points clés résument l’enjeu :
- objectifs chiffrés et progressifs pour la réduction des consommations ;
- introduction et renforcement d’indicateurs carbone (Icconstruction, Ic énergie) ;
- obligation de suivi annuel via OPERAT et sanctions en cas de manquement ;
- adaptabilité régionale suivant zone climatique et contraintes locales ;
- possibilité de demander des adaptations pour des contraintes techniques ou économiques.
La RE2020 pour le tertiaire exige une lecture combinée avec le décret tertiaire. Les propriétaires doivent aligner l’année de référence, le plan d’actions et le reporting. Une stratégie documentée permet d’éviter les sanctions et d’optimiser le recours aux aides publiques, y compris les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE).
RE2020 : indicateurs et valeurs de référence
Pour évaluer la conformité, plusieurs indicateurs sont mobilisés :
- Bbio : besoin bioclimatique adapté aux usages tertiaires ;
- Cep : consommation d’énergie primaire exprimée en kWhep/m².an ;
- DH : degrés-heures d’inconfort pour garantir le confort d’été ;
- Icconstruction / Ic énergie : empreinte carbone construction et énergie.
| Indicateur | Valeur / Seuil (exemples) | Commentaire |
|---|---|---|
| Bbio | ≤ 75–95 (selon cas) | Seuils adaptés par usage et climats |
| Cep | 75–85 kWhep/m².an | Diffère selon chauffage/climatisation |
| Ic énergie | 980 → 600 kgéqCO₂/m² (évolution) | Réduction progressive selon calendrier |
En bref : documenter les indicateurs et choisir une année de référence post-2010 sont des étapes essentielles pour définir une trajectoire crédible.
Insight : Anticiper la déclaration OPERAT dès la phase de diagnostic permet d’éviter des écarts majeurs et de prioriser les actions à fort impact.

Éligibilité & obligations pour le bâtiment tertiaire existant
La question de l’éligibilité se décline selon la surface, l’usage et le statut du bâtiment. Le décret tertiaire s’applique aux bâtiments, parties de bâtiments ou ensembles de bâtiments à usage tertiaire d’une surface supérieure à 1 000 m². La RE2020 étend des exigences aux bâtiments neufs et à certains ERP depuis 2022–2023, et son champ s’élargit pour 2026.
Les obligations principales pour les gestionnaires de parc tertiaire sont :
- déclarer annuellement les consommations sur la plateforme OPERAT avant le 30 septembre ;
- fixer une année de référence post-2010 et définir un plan de réduction ;
- mettre en place un suivi des consommations par usage (chauffage, climatisation, éclairage, informatique, ascenseurs) ;
- adapter les installations techniques aux exigences BACS/GTB lorsque pertinent ;
- prévoir les actions de rénovation pour atteindre les paliers réglementaires (2030/2040/2050).
Des exceptions existent : lieux de culte, installations militaires et constructions temporaires sont généralement exclus. Toutefois, une vérification cas par cas s’impose afin d’éviter des erreurs d’interprétation.
RE2020 : démarches administratives et reporting
Le reporting via OPERAT (géré par l’ADEME) impose des règles de saisie : relevés annuels détaillés, formats acceptés (CSV pour grands parcs), et justification des dérogations éventuelles. En cas de non-conformité, des sanctions financières et la publication d’une liste publique des non-conformes peuvent s’appliquer selon les dispositions du décret.
| Obligation | Responsable | Échéance / Fréquence |
|---|---|---|
| Déclaration OPERAT | Propriétaires / gestionnaires | Annuel (avant 30/09) |
| Plan de réduction | Propriétaires | Document initial puis mise à jour régulière |
| Maintenance GTB/BACS | Exploitants techniques | Continu / périodique |
Liste d’actions concrètes à effectuer :
- Vérifier l’existence d’une année de référence post-2010.
- Collecter les données de consommation par usage.
- Évaluer la possibilité d’installations GTB et de suivi automatisé.
- Consulter les possibilités de demandes d’adaptation via OPERAT en cas de contraintes majeures.
Insight : La conformité administrative repose autant sur la qualité des données que sur les travaux réalisés ; investir dans la collecte et la traçabilité est prioritaire.
Coûts & variables pour la mise en conformité RE2020 tertiaire
Les coûts de conformité varient selon l’état initial du bâtiment, la surface traitée et les solutions retenues. Il faut distinguer trois grandes catégories de coûts : diagnostic et études, travaux (isolation, remplacement d’équipements), et pilotage/exploitation (GTB, maintenance).
Éléments qui influencent les coûts :
- la surface et la complexité du bâtiment ;
- le niveau d’exigence cible (paliers 2030/2040) ;
- le type d’équipements existants (chaudière gaz, PAC, chaudières industrielles) ;
- les contraintes d’exploitation ou d’occupation (horaires, continuité de service) ;
- la disponibilité d’aides et de dispositifs de financement.
Fourchettes indicatives (exemples génériques en € TTC) :
| Type d’intervention | Coût unitaire (€/m² ou forfait) | Commentaire |
|---|---|---|
| Audit énergétique et ACV | 1 500 – 8 000 € forfait | Dépend de la complexité et du périmètre |
| Isolation des façades | 80 – 250 €/m² | Varie selon technique et imprévus |
| Remplacement CTA / PAC | 75 – 200 €/m² | Selon puissance et intégration |
| Installation GTB | 15 000 – 100 000 € | Selon nombre de points et intégration |
Entretien et coûts récurrents :
- maintenance annuelle des systèmes HVAC : 3–6 % du coût d’investissement par an ;
- contrat GTB : 1 200 – 10 000 €/an selon périmètre ;
- remplacement d’équipement après 10–20 ans selon usage.
Financer la transition nécessite d’additionner les subventions (CEE, aides locales) et les économies attendues sur la facture énergétique. Les Certificats d’Économies d’Énergie peuvent couvrir une partie non négligeable des travaux éligibles.
Simuler ma prime CEE — lien utile pour estimer l’aide potentielle et réduire le reste à charge. Pour une première estimation, utiliser simulateur.cee.fr.
Insight : Intégrer dès le calcul financier la valeur des CEE et des économies énergétiques permet d’affiner la faisabilité économique d’un programme de rénovation.
Aides CEE & cumulabilité avec les autres dispositifs
Les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) restent un levier central pour financer la rénovation des bâtiments tertiaires. Ils récompensent les actions générant des économies d’énergie mesurables selon des fiches standardisées.
Principes de base :
- les CEE valorisent des kWh économisés via des opérations types (isolation, éclairage, régulation) ;
- la valeur monétaire dépend des barèmes en vigueur et du volume d’économie ;
- les opérations doivent respecter des fiches techniques publiées pour être éligibles.
Cumulabilité :
- les CEE peuvent être cumulés avec d’autres aides (subventions locales, prêts bonifiés) sous conditions ;
- il est nécessaire de vérifier les règles de cumul propres à chaque dispositif pour éviter le double-financement d’une même opération ;
- les aides comme les subventions locales ou régionales peuvent compléter le financement laissé après CEE.
RE2020 et CEE : conditions pratiques
Pour garantir l’éligibilité des opérations au titre des CEE dans un contexte RE2020 :
- documenter précisément les économies attendues et la méthode de calcul ;
- réaliser les diagnostics préalables et les études d’opportunité ;
- prévoir le suivi post-travaux pour attester les économies réalisées ;
- consulter les fiches standardisées disponibles sur les plateformes officielles (ex : fiche.cee.fr pour repérage rapide).
| Aide | Peut être cumulée | Constraintes |
|---|---|---|
| CEE | Oui | Respect des fiches et justificatifs |
| Aides locales | Oui | Règles propres aux collectivités |
| Prêts bonifiés | Oui | Appréciation cas par cas |
Pour accompagner une démarche de financement, il est conseillé de : faire un audit qualifié, monter un dossier CEE en amont des travaux, et consolider les autres aides. Demander un audit peut aider à prioriser les actions et optimiser le montage financier.
Insight : Un montage financier structuré, intégrant CEE et aides locales, réduit sensiblement le reste à charge et accélère le retour sur investissement.
Simulateur RE2020 tertiaire (existant) — estimation 2026
Estimez économies d’énergie, prime CEE potentielle, coût travaux et ROI. Toutes les hypothèses sont modifiables dans le script.
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Répartition des économies par mesure
Voir les hypothèses & formules utilisées
- Si consommation totale renseignée → calculs basés sur parts chauffage / éclairage par type d’usage.
- Si consommation non renseignée ou 0 → estimation par kWh/m².
- Prime CEE = (économies kWh) × (taux CEE €/kWh) (barème indicatif).
- ROI = coût travaux / économie annuelle (€).
Étapes du projet pour mettre un bâtiment tertiaire en conformité RE2020
La réussite d’un projet de mise en conformité repose sur une feuille de route structurée. Voici une procédure pratique en 8 étapes :
- Pré-audit : collecte des consommations et identification des usages prioritaires.
- Audit énergétique approfondi + ACV (analyse de cycle de vie) pour évaluer l’empreinte carbone.
- Définition d’une année de référence et d’un plan d’actions pluriannuel.
- Priorisation des travaux selon coût / impact (ex : isolation, modernisation HVAC, éclairage LED).
- Montage financier : CEE, subventions locales, mécanismes incitatifs.
- Passation des marchés et planification des interventions (phasage pour continuité d’activité).
- Mise en service, calibration des systèmes et intégration GTB pour pilotage.
- Suivi et reporting annuel sur OPERAT, ajustement du plan si nécessaire.
Liste de documents essentiels :
- rapport d’audit énergétique ;
- étude ACV et calculs Ic ;
- plan pluriannuel de travaux ;
- contrats de maintenance et preuve de conformité des équipements.
| Étape | Livrable | Durée indicative |
|---|---|---|
| Audit | Rapport d’audit + ACV | 1–3 mois |
| Montage financier | Dossier CEE et subventions | 1–2 mois |
| Travaux | Conformité chantier | 2–12 mois |
| Mise en service | Rapport de réglage GTB | 1 mois |
Prévoir la continuité d’activité est essentiel dans le tertiaire : phaser les travaux, travailler hors heures d’occupation et maintenir la sécurité des installations. Pour une estimation rapide du montant d’aide, utiliser le bouton Simuler ma prime CEE et envisagez de Demander un audit pour définir précisément le périmètre des travaux.
Insight : Un bon phasage et un montage financier anticipé réduisent les délais et les coûts imprévus.
Erreurs fréquentes & bonnes pratiques pour la conformité RE2020
Plusieurs erreurs récurrentes ralentissent les projets tertiaires :
- ne pas définir une année de référence réaliste ;
- négliger la qualité des données de consommation ;
- sauter l’ACV et n’évaluer que la consommation énergétique ;
- investir dans des équipements sans intégrer la maintenance ou le pilotage ;
- omettre de vérifier les règles de cumul des aides.
Bonnes pratiques recommandées :
- documenter chaque étape avec preuves et relevés ;
- privilégier les actions à coût marginal faible et impact élevé (éclairage, réglage HVAC) ;
- anticiper l’intégration d’une GTB pour garantir des économies pérennes ;
- planifier la formation des équipes d’exploitation pour maintenir les gains.
RE2020 : pièges spécifiques à éviter
Certains pièges sont spécifiques au cadre RE2020 :
- se focaliser uniquement sur la consommation sans mesurer l’empreinte carbone (Ic) ;
- ignorer les impacts constructifs (matériaux, transport) dans l’ACV ;
- ne pas prévoir de preuve d’économie pour la valorisation CEE.
| Erreur | Conséquence | Remède |
|---|---|---|
| Données incomplètes | Sanctions administratives | Mise en place d’un protocole de relevés |
| Mauvais phasage | Arrêts d’activité | Phasage chantier hors occupation |
| Mauvais montage financier | Reste à charge élevé | Optimiser CEE + subventions |
Être rappelé par un conseiller peut aider à structurer la démarche et éviter ces écueils. La clé est l’anticipation et la rigueur documentaire.
Insight : La prévention des erreurs organisationnelles vaut souvent plus qu’un surcoût technique : documenter, phaser, et piloter.
Cas d’usage & mini-étude de cas : bâtiment tertiaire existant
Exemple : immeuble de bureaux de 1 500 m² porté par une entreprise fictive « Société Alpha ». Situation initiale : chaudière gaz, isolation limitée, éclairage fluorescent, absence de GTB. Objectifs : réduire la consommation de 40 % d’ici 2030 et diminuer l’empreinte carbone.
Interventions réalisées :
- audit énergétique + ACV ;
- remplacement de la chaudière par une pompe à chaleur collective ;
- isolation des toitures et parties de façade (phasing sur 2 ans) ;
- remplacement de l’éclairage par des LED avec pilotage ;
- installation d’une GTB et formation des équipes.
| Post-travaux | Valeur | Commentaire |
|---|---|---|
| Consommation avant | 200 kWh/m².an | Chauffage dominait |
| Consommation après | 110 kWh/m².an | Réduction 45 % |
| Montant CEE | ~45 000 € | Valorisation selon fiches |
| Coût travaux | ~450 000 € TTC | Reste à charge après aides : ~250 000 € |
Résultats : la « Société Alpha » a atteint une réduction effective de 45 % et amélioré le confort d’été. L’empreinte carbone a diminué de 28 % grâce à la PAC et aux matériaux choisis selon l’ACV.
Liens utiles internes pour approfondir : RE2020 et RE2020 (pages dédiées pour public ciblé). Pour estimer votre soutien financier, rendez-vous sur simulateur.cee.fr.
Insight : Une combinaison audit+GTB+travaux ciblés offre le meilleur ratio coût/impact ; l’étape ACV permet d’optimiser les choix matériaux et solutions.
Quels bâtiments tertiaires sont concernés par la RE2020 en 2026 ?
Le périmètre s’élargit progressivement. Le décret tertiaire concerne les bâtiments >1 000 m². La RE2020 étend ses exigences à certaines familles tertiaires à compter de 2026 ; il convient de vérifier l’usage et la surface du bâtiment pour confirmer l’obligation.
Quelles sont les échéances de réduction à respecter ?
Les objectifs sont : -40 % de consommation en 2030, -50 % en 2040, -60 % en 2050 par rapport à une année de référence post-2010.
Comment déclarer les consommations ?
La déclaration s’effectue annuellement sur la plateforme OPERAT gérée par l’ADEME. Le dépôt doit être fait avant le 30 septembre pour l’année de référence.
Les CEE peuvent-ils financer les travaux exigés par la RE2020 ?
Oui, les CEE couvrent une partie des travaux éligibles, sous réserve du respect des fiches standardisées et des justificatifs. Le cumul avec d’autres aides est possible mais soumis à des règles spécifiques.
Faut-il réaliser une ACV pour chaque projet tertiaire ?
Une ACV est requise pour mesurer l’empreinte carbone dans le cadre de la RE2020. Elle permet d’optimiser les choix constructifs et de matériaux.
Que faire en cas de contraintes techniques importantes ?
Il est possible de déposer une demande d’adaptation via OPERAT en motivant par un retour sur investissement trop long ou des contraintes techniques avérées.
Par où commencer pour se mettre en conformité ?
Démarrez par un audit énergétique et une ACV, sélectionnez une année de référence post-2010, puis priorisez les actions selon coût et gain énergétique. Pour une estimation, vous pouvez Simuler ma prime CEE ou Demander un audit.
Sources
- ADEME — Guide RE2020 et plateforme OPERAT (mise à jour 2025).
- écologie.gouv.fr — Textes officiels et guide RE2020 (mise à jour 2025).
- Légifrance — Décret n°2024-1258 et décret 2022-305 (publication 2024–2022).